Le changement d’heure : pourquoi tant de haine ?
Force est de constater que le passage à l’heure d’hiver nous donne l’impression de déambuler dans un film de George A. Romero le lundi matin. Entre collègues zombies, bâillements façon lion de MGM (oui, en réalité le lion de la MGM ne rugit pas, il bâille), on peut émettre de sérieux doutes sur les conséquences positives du changement d’heure sur notre santé.
Heure d’été, heure d’hiver … Que signifie vraiment ce changement d’heure ? Retour sur l’origine de cet ajustement de l’heure locale pratiquée par de nombreux pays imposant à leur citoyens quelques jours d’acclimatation nécessaires.
Commençons par délivrer un moyen simple de retenir le processus de changement d’heure : “En octobRE, je REcule d’une heure. En AVril, j’AVance”. Simple, non ?
Il convient de préciser que le passage à l’heure d’hiver s’effectue le dernier dimanche d’octobre et prend fin le dernier dimanche de mars en Europe.
On a coutume d’attribuer l’idée du changement d’heure à Valérie Giscard d’Estaing, l’Anaconda de Chamalières. Or, si nous lui devons son instauration en France, la paternité de l’idée revient à un personnage historique du 18ème siècle : Benjamin Franklin. Il fut en effet le premier à suggérer, le 16 avril 1784 dans Le Journal de Paris, de changer d’heure dans l’optique de faire des économies d’énergie.
En 1916, le changement d’heure est appliqué pour la première fois par l’Allemagne, suivie de près par l’Angleterre, puis la France.
En 1945, la France libre abandonne le concept. Un fuseau horaire inédit provisoire se dessine alors entre la zone libre et la zone occupée.
C’est en 1976 que l’heure d’été fait son retour en France. Le choc pétrolier de 1973 a attiré l’attention sur la nécessité d’économiser l’énergie et particulièrement l’éclairage en soirée.
Le principe du changement d’heure
Le principe défendu est le suivant : en considérant l’heure d’hiver comme l’heure “normale”, nous avançons d’une heure en été gagner une heure de lumière naturelle et ainsi limiter l’éclairage artificiel.
Un réel gain d’énergie ?
La réponse est oui d’après l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Elle affirme :
“En 2009, ces gains ont représenté de l’ordre de 440 GWh, soit l’équivalent de la consommation en éclairage d’environ 800.000 ménages. Grâce à ces économies sur l’éclairage, 44.000 tonnes de CO2 ont ainsi été évitées, en considérant que, pour cette usage, 1 kWh consommé produit 100 grammes de CO2, l’éclairage faisant appel à des moyens de production électrique en partie carbonés”
Les conséquences du changement d’heure sur notre santé
Daniel Neum responsable du laboratoire de sommeil du CHU Brugmann en Belgique constate :
“Pour certaines personnes très sensibles, il faut dix jours à deux semaines pour digérer la variation, qui peut être comparée à l’effet d’un léger décalage horaire subi lors d’un voyage.”
Le passage à l’heure d’été serait encore plus difficile. En 2008, une étude publiée dans le New England Journal of Medicine évoque une hausse des crises cardiaques dans les 3 jours suivant le changement d’heure.
La polémique autour du changement d’heure a encore de beaux jours …